Zone interdite.

passe-droits et pistons.

M6, 20 h 50.

Il s’appelle Louis-Serge Real del Sarte. Comme il le dit lui-même, il n’a pas fait beaucoup d’études. Mais il a appris, sur le tas, à mettre les gens dans sa poche. Évoluant dans le monde de la finance, ce père de famille âgé d’un peu plus de quarante ans a très vite compris l’importance des relations pour arriver à ses fins. Et, pour cela, il n’hésite pas à user de son temps et de son énergie pour rencontrer, dans les clubs et les cercles, ceux qui peuvent le pistonner. Pour Louis-Serge Real del Sarte, les réseaux sont un moyen incontournable pour distribuer sa carte de visite et de ramasser celles de ceux qui peuvent l’aider grâce à un piston providentiel.

Devenu sport national, l’usage des passe-droits et du piston est largement répandu. Que ce soit des personnalités de la politique, des grands commis de l’État, des dirigeants d’entreprise ou des fonctionnaires, les avantages, notamment immobiliers, ne laissent pas de marbre. Et que ne ferait M. Tout-le-Monde pour bénéficier lui aussi d’un petit coup de pouce pour avoir un appartement plus grand, une pension, un travail... D’où la pratique répandue de remplir le carnet d’adresses.

Cette émission, présentée par Anne-Sophie Lapix, ne s’en tient qu’aux cas extrêmes pour jeter finalement l’anathème sur toute une profession. Par exemple, sur ces fonctionnaires de l’Éducation nationale qui profitent, heureux veinards, d’un logement de fonction dans un grand lycée parisien. On découvre aussi les magouilles, relevées par la Cour des comptes, qui montrent les façons de faire de grandes administrations comme la Banque de France avec son parc de cent vingt-quatre immeubles, ou encore celles de l’Assistance publique de Paris, propriétaire de douze mille cinq cents logements dont les prix de location laissent béats d’envie ceux qui ne peuvent user du piston pour les occuper !

Fernand Nouvet