Le
tonneau des Danaïdes
Henry Paulson ne se justifiera jamais de son changement de stratégie au regard de
la tournure dramatique de la situation. En effet l'enveloppe votée pourrait se révéler un pansement bien trop faible pour colmater l'hémorragie. Force est de constater que l'immobilier se
retourne, la chute des indices se poursuit, la bourse russe s'effondre, la récession pointe son nez, le risque de déflation s'accroît, la crise de liquidité affecte bien l'économie réelle,
l'industrie automobile est sinistrée, les dégâts financiers semblent pour le moment incommensurables et la diminution de l'effet richesse affecte le moral des ménages. Il sera difficile
pour l'état d'imposer l'obtention de prêt compte tenu de l'exemple nippon des années 1990. Devant leur problème de financement, les entreprises vont donc être contraintes de se désendetter et
sabrer leurs investissements. Chomâge et faillites d'entreprises seraient le lot quotidien de la presse de l'année 2009. Pour mémoire, et sans faire d'analogie déplacée avec la crise de
1929, le Dow Jones avait perdu 90% de septembre 1929 à juillet 1932, dont 34% en 1930 et surtout 54% l'année suivante.
Le G20 pourrait adopter un Bretton woods bis à l'image du 'New Deal" de Roosevelt
en 1933, pour coordonner la coordination entre états et ainsi pallier la politique du' chacun pour soi', fixer des objectifs de parité entre les grandes monnaies pour éviter un nouveau débouclage
de 'Carry-Trade' asséchant de plus belle les liquidités par la progression fulgurante du Yen, promouvoir par le biais du FMI la baisse généralisée des impôts et des prélèvements
obligatoires favorable à une relance de l'économie, poursuivre de baisser les taux des banques centrales, proscrire pour un temps la vente à découvert sur l'ensemble des places pour juguler la
spéculation, coordonner les organismes de contrôle pour pallier les défaillances flagrantes à tous les échelons, rendre transparents les processus de gestion des risques, délocaliser l'épargne
prudente à image du 'Livret A' français pour la replacer dans le circuit, légiférer sur les statuts des fameux "trous noirs de la régulations", niches fiscales dont ces paradis bancaires et
fiscaux deviennent aujourd'hui un enfer monétaire, promouvoir le crédit aux particuliers et réglementer les hedge-funds en créant un nouveau code de conduite.
Mais l'assainissement des bilans, la facture pour éponger les produits toxiques,
la reconstitution des fonds propres des institutions bancaires et à terme leur marges prendra du temps. Les fonds publics utilisés pour restaurer la confiance en diminuant la volatilité sur les
taux interbancaires et resserrer le spread de crédit, la garantie des dépôts illimités par les établissements bancaires, permettraient d'enrayer la chute des indices boursiers. La théorie
keynésienne de l'intervention étatique avec une double crise de crédit et de la demande risque de l'emporter accompagnée à terme d'un regain d'inflation et de pression fiscale. Devant l'absence
de publications des entreprises à court terme, Il faut espérer un 'window dressing' de fin d'année favorable pour embellir les bilans, appuyé par le succès du nouveau plan de relance chinois puis
des nouvelles mesures du G20 de demain.
Toute la question est de savoir si le marché à déjà intégré l'ensemble de ces
mauvaises nouvelles dans ses cours. Sur notre indice CAC, la rupture du niveau des 2900 points serait dramatique. Les deux points majeurs suivants susceptibles d'enrayer la chute seraient situés
sur les niveaux de 2400, correspondant au plus bas de mars 2003, voire 1420 prenant sa source dans les plus bas des séances de janvier 1991. La chute du pétrole proche de cent dollars en quatre
mois signe le dégonflement de la bulle des matières premières, alimentée par les coupures de pauses des hedge-fund pour faire face aux décollectes et permet d'anticiper un 'reverse flight
to quality' favorable aux indices. Les entreprises fortement sous-valorisées seraient autant d'opportunités pour les fonds souverains et privés détenteurs à ce jour d'importantes
liquidités. Notre scénario communiqué fin octobre sur l'indice CAC prône en faveur de la poursuite du rebond initié sur le niveau de 2950 et signe une stratégie de retournement majeur à
court et moyen terme. La présence en graphique hebdomadaire de figures techniques de type 'reverse head & shoulders' plaide en ce sens.
A contrario, revenir briser le niveau situé sur 2900 rendrait cet optimisme caduque.
Louis-Serge Real del Sarte
Directeur Europe de Global Equities
Visitez le site de Global Equities : http://www.global-equities.com
Selon Challenges :
Un rapport accable la direction de la Caisse d'Epargne
La perte de 695 millions d'euros ne relève pas du tout d’un "incident de marché" mais d’une véritable "dérive" dans la gestion des risques de la banque
Il ne s’agit pas du tout d’ "un incident de marché" comme l’a d’abord qualifié la Caisse nationale des Caisses d’Epargne (CNCE). La perte de 695 millions d’euros de l’Ecureuil est le fruit d’une
véritable "dérive" dans la gestion des risques de la banque. Le rapport de l’inspection générale des Caisses d’Epargne, qui a été remis aux membres du Conseil de surveillance de la CNCE, et dont
le Nouvel Observateur s’est procuré une copie, est totalement accablant. Non seulement pour le jeune trader, qui a totalement déraillé, mais aussi pour sa hiérarchie directe et le directeur
financier de la banque qui l’ont laissé dans une solitude totale, et n’ont pas été capables de donner l’alerte assez tôt. Il y a eu "un nombre important de défaillances de contrôle interne", des
"alertes ignorées " et "cette dérive dans la gestion n’ (a pas été) perçue à temps " peut-on lire à la quatrième page de ce rapport de treize pages.
Des fonds propres pour gagner de l’argent
Voilà donc comment les choses se sont vraiment passées. Comme toutes les banques du monde, les Caisses d’épargne font ce qu’on appelle de la gestion pour compte propre, c’est-à-dire qu’elles
utilisent leurs fonds propres pour gagner de l’argent sur les marchés.
Le 3 avril 2008, Nicolas Mérindol, le directeur général de la CNCE, à la demande de Julien Carmona, membre du directoire chargé des finances et des risques, décide l’arrêt de ces activités de
trading sur compte propre.
Décision entérinée par le directoire de la banque le 23 juin 2008, et notifiée à la Banque de France le 8 août. Théoriquement, la petite équipe de huit personnes qui compose la salle de marché de
l’Ecureuil (rien de comparable avec les salles de marchés des grandes banques) est donc censée gérer l’extinction progressive de ce compte jusqu’à la fin de l’année 2008.
Jusqu’à fin août, rien d’anormal.
Propre initiative
Tout dérape à partir du 15 septembre. L’un des trois traders, chargé des dérivés actions, enfreint l’interdiction de poursuivre des activités de trading. Il s’engage de sa propre initiative et
pour des montants très importants dans une stratégie risquée qui expose fortement sa banque. Il commence à prendre des positions sur des indices de volatilité (un produit dérivé qui consiste à
jouer sur l’évaluation de l’amplitude des cours). Il parie sur une réduction de la volatilité et une hausse des marchés. Or, les marchés s’effondrent et deviennent hyper volatils. Les positions
prises par le jeune trader à plusieurs reprises au cours du mois de septembre « l’exposent de manière croissante aux chocs extrêmes ».
Défaillance de toute la chaîne hiérarchique
Le 2 octobre, le comité des risques de marché de la CNCE constate une forte dégradation de la situation. Mais ne réagit pas. Toute la chaîne hiérarchique est défaillante. La direction des Caisses
d’Epargne, occupée par les problèmes de Natixis, la banque de financement et d’investissement, détenue conjointement par les Caisses d’Epargne et les Banques populaires, ne surveille pas
étroitement sa salle de marché. Elle aurait du mettre en place un système de contrôle transitoire. Elle ne le fait pas. Elle se repose entièrement sur la hiérarchie des traders. C’est un peu
comme si les pilotes de l’avion allaient faire un petit tour, en comptant sur le personnel de cabine en cas de problème. Malheureusement, le responsable du compte propre, chef direct du trader
qui a négocié son départ avec la CNCE pour la fin septembre, n’est pas très présent en cette fin septembre. L’ambiance de la salle de marché est d’ailleurs assez morose puisque tous savent qu’à
la fin de l’année, elle aura disparue. Abandonné à cette solitude, le jeune trader a-t-il eu un coup de déprime? Un coup de fatigue ? S’ennuie-t-il au point de jouer les apprentis sorciers ?
"Le risque est désormais limité à la prime investie"
Le 7 octobre, en raison des volumes inhabituels de trading. Une première alerte est envoyée auprès du responsable de la gestion financière. Convoqué le trader prétend "accompagner au mieux les
positions de décembre à leur échéance". Deuxième alerte le 9 octobre.
A 12H17, le trader précise que "des positions à échéance novembre ont été coupées, qu’il n’y a plus de risque sur les positions optionnelles à la baisse et que le risque est désormais limité à la
prime investie". Deux déclarations que le rapport déclarera à posteriori l’inspection qualifie de "mensongères" dans son rapport. A ce moment là, il serait encore possible de couper les positions
et de limiter les dégâts. Mais l’engrenage infernal se poursuit. Le vendredi 10 octobre, à 13H30, le directeur financier est averti de la situation. Les pertes sont alors estimées à 100 millions
d’euros. Et lui non plus ne bouge pas…Au lieu de demander au trader de quitter immédiatement son desk, ses supérieurs continuent à lui faire confiance ! Ils le laissent gérer tout seul son
portefeuille toute la journée sans regarder la nature exacte de ses positions et des pertes qu’elles peuvent engendrer.
Le jeune trader se montre particulièrement abattu
Selon le rapport, le jeune trader se montre particulièrement abattu ce vendredi soir. Ses responsables lui suggèrent d’aller se reposer sans lui demander d’autres explications et sans chercher à
analyser son portefeuille. Pire, ils ne mettent pas non plus à profit le week-end pour recenser les positions du trader et imaginer des scénarii de sortie de crise. Ce manque de réactivité paraît
proprement hallucinant. Surtout en pleine crise financière, et après le choc Kerviel, qui a coûté 5 milliards d’euros à la Société Générale. En tout cas ces deux jours perdus vont augmenter
l’addition de 150 millions d’euros supplémentaires aux Caisses d’épargne, selon les estimations des inspecteurs. En effet, le 13 octobre, les indicateurs de volatilité actions sont retombés. Pas
pour longtemps. Ils recommencent à grimper les jours suivants. Pas de chance pour les Caisses d’Epargne.
Le jeune homme leur remet sa démission
Ce n’est que le 13 octobre à 11h55 que les supérieurs hiérarchiques du trader fautif comprennent la gravité de la situation. Le jeune homme leur remet sa démission. Il vient de calculer ses
pertes : 120 millions d’euros. Branle-bas de combat dans les étages de direction. Les positions n’ont pas été coupées. Il faut d’urgence déboucler les opérations. L’écureuil pourrait le faire
avec les équipes de sa banque d’investissement Natixis, mais il redoute que la moindre rumeur sur le marché ne pousse les opérateurs à fondre sur eux comme une proie. Il n’y a aucune pitié sur
les marchés. La CNCE décide donc de prendre ses contreparties à l’extérieur de la maison. Le débouclage des opérations débute le 15 octobre et s’achève le 17 octobre. Comme l’avait annoncé le
site du Nouvel Observateur dès lundi matin, les pertes finales se rapprochent de 700 millions d’euros. Elles atteignent 695 millions d’euros très exactement.
Toute la hiérarchie directe du trader a démissionné.
Lâché par l’Elysée
Lâché par l’Elysée, et les patrons de caisses régionales, Charles Milhaud, le président de la CNCE, a du lui aussi abandonner son fauteuil après 44 années passées dans les Caisses. En revanche,
son directeur général, Nicolas Mérindol, a réussi à se maintenir à l’intérieur de la maison, et vise même la direction du Crédit foncier. Assez étonnant quand on sait à quel point il siégeait peu
au comité de risque. Directement chargé des risques, Julien Carmona a immédiatement proposé sa démission, qui a été refusée. Il restera également dans la banque.
Il faudra encore attendre les conclusions des enquêteurs de la Commission bancaire pour avoir une vue complète de la chaîne des responsabilités. Par ailleurs, d’après nos informations, toutes les
banques de financement et d’investissement françaises, ont perdu beaucoup l’argent dans leurs activités de trading depuis quinze jours en raison de la forte volatilité des marchés. Et c’est
d’ailleurs la vraie raison qui aurait poussé Christine Lagarde, la ministre de l’économie, à débloquer 10,5 milliards d’euros en catastrophe pour les banques françaises.
Danone oversold given its
potential
(Easybourse.com) Danone collapsed soon open markets. The title of dropping 6.46% to 41.20 euros, losing 1.50 euro, the lowest since October 2005. This new dive after several recommendations
negative analysts, in a context of rising raw materials and declining purchasing power. Prospects rebound are provided to predict.
The group, which had published a first quarter well above expectations, is now sanctioned by financial markets. The value drops to 41.20 euros, the lowest since October 2005.
Provided the economic impact negatively value. The crisis of purchasing power is one of the causes for analysts who report a lack of visibility linked to risk of degradation sector mainly water and milk.
A strategy of differentiation which would protect the value
According to Danone, the economic gloom that would impact on comparable products, in competition with private labels. According to the agribusiness giant headed by Franck Riboud, current trends would affect only slightly products called "blockbusters", represented by lines "Baby-food" and "clinic", who perform for 50 to 60% among them.
The strategy of differentiation Danone therefore protect a large part of its product lines, very little competition on the market such as Actimel product.
Louis-Serge Real del Sarte, Europe director at Global Equities interviewed by Easybourse, provides some technical information on the title Danone.
He explains that on the financial market, the title is part of the values that are suffering the adverse effects of a lack of liquidity but also higher prices of raw materials, making the title "under-performing" against its benchmark, CAC 40.
Indeed, the title Danone, which has grown in four years by almost 40 euros (between March 2003 and February 2007) today is declining faster than the CAC 40, which recently hit the bar 4 400 points.
"The increase in Danone over four years has been corrected by 60%, against about 50% for the CAC 40 during the same period," said Louis-Serge Real del Sarte.
The brokers adjust to the market and degrades their recommendations
Morgan Stanley, first, degraded its recommendation to a level from "overweight" value to a "neutral weight" and set a goal of courses at 50 euros.
Tougher analysts Cheuvreux drop their recommendations on two levels to under-performance "with a target of over 41 euros.
According Cheuvreux, low visibility on a recovery volumes in the second half will weigh on the title in the short term. It shows turn to the value Nestlé.
Potential growth
The Director of Global Equities Europe feels about him, "the unfortunate too severe degradation recommendations on the value, already at the bottom." He added that subject to a CAC 40 that does not happen to below 4 300 points, there is a strong likelihood rebound on the value Danone.
According to him, the title Nestlé is not as attractive as it sounds, "outperforming" about him, the benchmark SMI (Swiss Market Index).
"A comparable equal, the title Danone fall twice as much as the title Nestlé," says Louis-Serge Real del Sarte. His arbitration leans more towards the value Danone with a higher potential.
Other values would be a similar situation within the CAC 40 such Renault, Michelin and Saint-Gobain.
Since the collapse of the value as of the opening of ACC, Danone back slightly. 14h A, the title loses more than 4.11% to 42.43
euros.
From Antoine Ragot / easybourse.com
Annonce mise en ligne sur le PAP jeudi dernier à 11h00,
l'appartement a été vendu
en quatre heures
100 000 euros au-dessus des plus
fortes estimations
des professionnels de l'immobilier sur place.
Suite aux très nombreuses propositions,
l'acte notarié signé hier est sans condition suspensive.
" Penthouse in la Garenne-Colombes, Hauts-de-Seine. Close to Voltaire street. Only apartment on the fourth and top floor with lift. Apartment 112 sq.m
(Carrez law) with south-facing treed terrace 50 sq.m giving onto living room + balcony 10 sq.m. In perfect condition, calm. Double living room 41 sq.m, 3 bedrooms + small study, semi-equipped
kitchen, bathroom, shower room, 2 toilets. Fireplace of freestone, oak floor, large storage space. 2 lock-up garages 15 sq.m. Shed. Panoramic view with triple exposure. Sprinkler system, lighting
terrace. Individual gas heating......."
Un nouveau concept a vu le jour récemment : l’entreprenariat « social » (ou « social business »). Développé par Muhammad YUNUS, créateur de la Grameen Bank, spécialisée dans le micro-crédit (prêts de petit montant accordés à des personnes
défavorisées, pour créer leur entreprise), ce concept vise toutes les activités dont la finalité n’est pas uniquement financière (constituer une entreprise économiquement viable), mais également
sociale (améliorer le sort de populations en difficultés). Il s’applique donc aussi bien aux pays en voie de développement (la Grameen Bank a vu le jour au Bangladesh) qu’aux pays industrialisés
(certains aspects du « plan Banlieues » en France).
D’un point de vue macroéconomique, c’est une forme de capitalisme qui se rapproche du mutualisme (par l’aspect social) et des préoccupations de développement durable, dont font preuve de plus en plus les entreprises de type classique. Elle rejoint le concept de RSE (responsabilité sociale des entreprises) mis en avant par les sociétés pour améliorer leur image et également la notion d’ISR (investissement socialement responsable), développée par de nombreux fonds (SICAV ou FCP).
Que faut-il retenir de ce phénomène nouveau ?
D’abord que l’entreprise est amenée à jouer un rôle croissant, en tant que moteur du développement économique et social d’un pays, ce qui lui donne des responsabilités supplémentaires : la dimension « éthique » devient importante et se traduit dans « l’image » globale de la firme. De ce fait, elle devra être attentive à sa « réputation » et au risque éventuel (« risque de réputation », de voir son image se détériorer, avec des conséquences probables sur la valorisation. En fait, « l’image » d’une entreprise est un élément substantiel de son capital immatériel et donc une composante à part entière de la valeur de celle-ci.
Pour terminer, le capitalisme moderne a bien intégré le souci majeur de notre époque, résumé par l’acronyme anglais « des 3 P » : « Profit, People, Planet ».
Bernard MAROIS
Président du Club Finance HEC
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